C’est carré 18 mai
Avant de devenir universellement célèbre comme inventeur du télégraphe et
de l’alphabet qui porte son nom, Samuel F.B. Morse avait consacré sa vie aux
Beaux-Arts. Peintre, fondateur et premier président de la National Academy
of Design et premier professeur d’histoire de l’art dans une université, il tient
un rôle essentiel dans l’histoire culturelle américaine.
Morse, fils d’un ministre de la religion réformée, avait été élevé dans une
famille d’intellectuels. Après avoir suivi les premières années d’université à
Yale, il partit en 1811 pour l’Angleterre où il travailla sous la direction de
Washington Allston (1791-1872) et de Benjamin West (1738-1820). De retour
aux Etats-Unis il s’établit comme portraitiste.
C’est en 1831 qu’il entame lors d’un long séjour parisien l’élaboration de la
Galerie du Louvre. Cette peinture était destinée dans l’esprit de Morse à jouer
un rôle didactique autant qu’esthétique. Il souhaitait en une seule oeuvre pouvoir
présenter au public américain les chefs-d’oeuvres du musée, dans l’espoir
de pouvoir à la fois former et élever le goût de ses compatriotes. Il souhaitait
aussi établir définitivement sa réputation. Il s’y représente au centre accoudé à
la chaise. A l’arrière plan, dans le coin gauche, entouré de sa femme et de sa
fille, figure James Fenimore Cooper, l’auteur du Dernier des Mohicans et
grand ami de l’artiste.
La peinture de Morse ne doit pas être regardée comme un témoignage exact
de l’accrochage de 1831. Morse a choisi délibérément d’écarter toute oeuvre
contemporaine mais aussi de privilégier certaines, de les agrandir ou de les
diminuer, de rassembler fictivement des oeuvres qui étaient alors dispersées,
comme aujourd’hui, dans d’autres salles du musée. A quelques années près
des tableaux contemporains permettent de mesurer la liberté prise par le
peintre pour élaborer son oeuvre.
Après son achèvement, la peinture fut exposée à New York. L’accueil fut
décevant et contribua à tourner l’artiste vers la conception du télégraphe et
son alphabet. L’oeuvre n’en reste pas moins l’un des tableaux les plus marquants
de l’histoire de la peinture américaine, tant par son histoire que par les
buts que son auteur lui avait assignés
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