C’est la faute a Voltaire 21 décembre
Voltaire « introduit » par l’énigme précédente, la 500, le Mu manquant, a rapprocher du Mega, soit Micromégas, une œuvre incontournable de Voltaire. Voltaire nous invite à visiter avec fantaisie quelques planètes éloignées pour nous ramener bien vite sur notre bonne vieille Terre.
Extraits : « Notre voyageur connaissait merveilleusement les lois de la gravitation …. Il s’en servait si à propos que, tantôt à l’aide d’un rayon du soleil … il allait de globe en globe … arriva dans le globe de Saturne … (Jusqu’à la découverte d’Uranus en 1781, Saturne passait pour la plus lointaine des planètes) … cinq lunes … ils rencontrèrent les (4) satellites de Jupiter. Ils passèrent dans Jupiter même … ils côtoyèrent la planète de Mars … ils virent deux lunes qui servent à cette planète, et qui ont échappé aux regards de nos astronomes. Je sais bien que le père Castel écrira, et même assez plaisamment, contre l’existence de ces deux lunes; mais je m’en rapporte à ceux qui raisonnent par analogie (Kepler pour ne pas le citer, on n’en aura la confirmation qu’en 1877). Enfin ils aperçurent une petite lueur: c’était la terre »
Obligé de fuir Paris et de « se mettre au vert », Voltaire choisit de se réfugier à Cirey en 1734. Situé à la limite de la Lorraine alors indépendante, c’est un refuge idéal pour Voltaire qui peut s’enfuir à l’étranger, s’il est inquiété. Cirey fut pendant le séjour de Voltaire l’un des centres principaux de la propagande newtonienne : on y suit les exploits des savants partis mesurer un degré d’arc du méridien en Laponie et au Pérou ; on y accueille les visiteurs engagés dans le parti newtonien (Maupertuis, Algarotti). Vulgarisateur ou passeur de savoir, c’est Voltaire qui, le premier, a rapporté l’anecdote de la pomme. Voltaire conçoit le projet d’une présentation systématique de l’œuvre de Newton
Quand un philosophe se met au service de la science, il a ses raisons que parfois la raison ignore. Celles de Voltaire sont idéologiques, théologiques mais aussi amoureuses : Voltaire étudie Newton parce qu’il admire et qu’il veut plaire a la marquise du Châtelet.
Les Principia mathematica philosophiae naturalis de Newton seront traduits en français par Gabrielle-Émilie de Breteuil, marquise du Châtelet, femme d’une culture scientifique hors du commun et grande mathématicienne, alors qu’elle vit à Cirey avec Voltaire.
Ci dessous, l’Image de couverture de l’interprétation de Voltaire du travail d’Isaac Newton, Eléments de la philosophie de Newton, mis à la portée de tout le monde (1738). Le philosophe assis traduit l’œuvre de Newton. Son manuscrit semble « éclairé » par une « lumière » quasi divine venant de Newton lui-même ; cette lumière est réfléchie par le miroir que tient une muse, en réalité Emilie du Châtelet, la maîtresse de l’écrivain, traductrice de l’œuvre de Newton et collaboratrice de Voltaire.
A Cirey, Voltaire érigea une galerie supplémentaire au château :
C’est sur la porte d’honneur de cette galerie qu’il exprime ses convictions philosophiques et son attachement aux arts et aux sciences. Ainsi apparaît sculpté dans la pierre de cette majestueuse porte, un décor marin composé de coquillages et de deux faces de Neptune, éveillé et dormant.
Sont également sculptés de part et d’autre de la porte tous les attributs des arts et des sciences:
à gauche de la porte : (en commençant par le haut)
- La mappemonde pour l’astronomie,
- Le compas, la règle et l’équerre pour la géométrie,
- La plume et son étui pour la littérature.
à droite de la porte : (en commençant par le haut)
- De nouveau on reconnaît l’astronomie,
- La palette pour la peinture,
- La tête pour le penseur,
- Le maillet pour la sculpture,
- La cornemuse pour la musique.