Le courant est l’effet du déplacement des masses d’eau. On peux distinguer deux types :
Les courants de marées qui sont prédits
Les courants d’origines aléatoires
- dus au vent qui a soufflé plusieurs jours.
- dus à la configuration des côtes, des chenaux…
- dus à la houle
Sous l’action du courant, nous avons l’impression que le navire dérive, mais en réalité, la mer se déplace par rapport au fond. Cette dérive peut donc s’ajouter ou se déduire de celle due au vent
Leurs actions sont calculées séparément.
Un navire, lorsqu’il subit un vent de travers, est dérivé de sa route. Il marche en biais (« en crabe »), comme si il dérapait sur la surface de l’eau. C’est ce que l’on appelle la dérive. A cause de cette dérive, le Cap vrai du navire ne correspond plus à la trajectoire réelle du navire que l’on appelle la Route surface.
L’action du courrant est différente. Pour le courant, la mer et le navire glissent par rapport au fond de la mer. Le navire suit sa route surface Rs, mais la masse d’eau et sa surface se déplacent par rapport au fond. La route suivie sur le fond s’appelle la route fond (Rf) et la vitesse : Vitesse fond (Vf) La Route fond résulte du déplacement du navire par rapport à la surface de l’eau (Rs) et du déplacement de l’eau par rapport au fond de la mer (Ct).
2 petits TP :
COURANT SUBI
Nous recherchons la Route fond et la Vitesse Fond
Les données :
Nous sommes partis du point A.
Nous faisons une Route surface au 325°
Notre vitesse est de 3,8 nœuds
Nous subissons un courant de 2 nœuds au 70°
Résolution :
A partir du point A nous traçons notre route surface au 325°
Nous portons à l’aide du compas à pointes sèches la distance équivalant à une heure de route soit 3,8 M :
Nous obtenons le point B
A partir du point B nous traçons le courant au 70°
Sur cette ligne, nous portons à l’aide du compas à pointes sèches la distance équivalant à une heure de courant, soit 2M : Nous obtenons le point C
Nous traçons la droite AC
Nous mesurons la distance AC : Nous obtenons la vitesse fond soit 4,2 nœuds
Nous calculons le cap l’angle A qui représente Ct et nous l’additionnons algébriquement à RS : Nous obtenons la route fond soit 2°

COURANT PRÉVU
Nous recherchons la Route surface et la Vitesse Fond
Les données :
Nous sommes partis du point A.
Nous subissons un courant de 2 nœuds au 70°
Nous faisons une Route surface au 325°
Notre vitesse est de 3,8 nœuds
Résolution :
A partir du point A nous traçons notre route fond au 325°
Nous portons à l’aide du compas à pointes sèches la distance équivalant à une heure de route soit 3,8 M :
Nous obtenons le point B
A partir du point A nous traçons le courant au 70°
Sur cette ligne, nous portons à l’aide du compas à pointes sèches la distance équivalant à une heure de courant, soit 2M : Nous obtenons le point C
A partir du point C on porte sur la droite AB l’équivalent d’une heure de route soit 3,8M. Notre arc de cercle va couper la droite AB en D.
Nous traçons la droite CD
CD représente notre route surface que nous mesurons à l’aide d’in rapporteur : 285°
Avec notre compas, nous calculons la distance parcourue au bout d’une heure : 2,7M (Vitesse fond = 2,7 nœuds)
Pour arriver à B notre temps sera de 3,8 /2,7 = 1,4 soit 60′X1,4 = 1h24mn

Oui, mais la chouette ?
Prenez le visuel de la 560, ne serait-ce pas cela une route-fond ? La droiture ne serait donc pas là où nous l’attendons ?
A noter qu’il existe un cabotage en droiture
(Navigation sans escale empruntant des routes maritimes peu éloignées des rivages)
Par opposition a un cabotage « de proche en proche et de port en port » (Capotage, de cap en cap)
Si le navire est affrété par un seul affréteur pour y charger une cargaison devant occuper l’intégralité de ses cales, les chartes stipulent généralement que le navire ira en droiture du port de chargement au port de déchargement sans escale intermédiaire. Si au contraire la cargaison n’occupe pas tout l’espace du navire, le navire a le droit d’aller charger des cargaisons partielles ailleurs pour assurer le complément de fret. Dans ce cas le contrat n’impose aucun délai de livraison et ne précise pas que le transport doit se faire en droiture. Le navire peut donc faire des escales intermédiaires pour y charger des cargaisons complémentaires.
En jouant sur les mots, on peut donc imaginer un déplacement « droit » qui ne soit en fait ni plus ni moins qu’une courbe …